Sous les toits de Paris c'est comm' ça, on peut vivre heureux fredonne la chanson… Le couple d’architectes Matthieu Lott et Isabelle Juy a transformé un appartement des années 1720 en belvédère. Occupant trois niveaux aux fonctionnalités bien distinctes, leur espace de vie prend des allures de maison caractérisée par un jeu de perspectives teinté d’une palette clair-obscur.
Effet béton
Au rez-de-chaussée, l'ancienne entrée accueille une cuisine ouverte aux lignes épurées et contemporaines sans dénaturer le charme de l’ancienne charpente mise à nu. Les murs sont habillés d’un papier peint trompe l'œil Béton au coloris sourd de chez Arte International et d’objets rétro.
Magie noire
Après la cuisine aux teintes douces et feutrés, la salle à manger impose un noir monochrome. Un parti pris audacieux, qui, à contre-courant des intérieurs blancs et bois blonds du moment, souligne le caractère poétique et intime du lieu. La cheminée en métal brossé répond au sol de béton brut habillé d’une couche de vernis dont il révèle les délicates aspérités. La table épouse l’angle de la pièce prolongée par un miroir qui invite la fenêtre à dîner. Posé au centre, un bouquet de craspedias apporte une touche solaire à l’ensemble. Un tableau mis en valeur par trois luminaires en suspens. L’espace salle à manger est dessiné.
État de siège
Au premier étage, dans la chambre parentale, l’iconique chaise de bois LCW d’Eames aux lignes enveloppantes est surmontée d’une photo de famille qui respire la joie de vivre.
Bibliogreen
Dans la pièce à vivre ponctuée de pièces design et vintage, quelques touches de couleurs viennent s’interposer dans l’unité de noir sophistiquée. Adossé sur un mur décoré du papier peint panoramique Bengale d’Ananbô, le canapé de cuir vintage invite au voyage tandis que les cadres accueillant les dessins feuillages de Julien Colombiers apportent une touche plus graphique. La bibliothèque sur-mesure de valcromat teinte dans la masse en noir mat est réchauffée d’étagères de bois blond se partageant livres et bibelots. Au centre, un miroir ancien capte la lumière. Les bougeoirs vintage Nagel Koncept Orion à empiler au grès des envies y règnent en pièce maîtresse. Au sol, la table basse de verre de Noguchi laisse transparaître le tapis en peau sur lequel elle repose.
Horizon ouvert
Jeux de miroirs, fenêtres de toit, verrières ouvertes sur le ciel et plaques de verre au sol sont omniprésentes dans l’appartement. Elles jouent avec les perspectives et répondent aux exigences de luminosité. Tel un belvédère, le troisième niveau, dédié aux deux enfants du couple, a fait l’objet d’une surélévation. Une verrière occupe tout un pan de mur pour mieux embrasser la divine vue sur l’église de la Trinité. Soulignée d’huisseries en métal noir inspirée des ateliers d’artistes, elle agrandit les volumes alors même qu’elle les cadre. À l’ouverture, un panneau de verre imperceptible, qui fait office de garde-corps, ne gâche en rien la vue
tout en remplissant sa fonction sécuritaire.
Mise au vert / verre
Grâce à des lits cabanes, la chambre est habilement scindée en espaces de nuit distincts accumulant la double fonctionnalité de repos et rangement. Un vert tendre, le Murano de chez Flamant assure la continuité visuelle à la pièce. Le lit d’Arsène, 9 ans, ceint d’une rangée d’étagères et reposant sur un banc-coffre à jouets, fait la chasse au désordre. Un rideau s’ouvre et se ferme à souhait comme un isoloir par souci d’intimité. L’effet cocon est accentué par la douceur d’une épaisse moquette. Au mur de ce nid douillet, un panoramique d’arbres de l’éditeur Rebel Walls (collection Green House) chez au Fil de Couleurs est peuplé d’oiseaux stickers de chez Nathalie l’Été. Bureau d’écolier, lampe industrielle, enseignes vintage, assises en rotin… côté déco, les architectes ont misé sur du mobilier vintage qui accompagne les enfants au fil des années. ▪▪
