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5 questions à Heechan Kim, finaliste du Loewe Craft Prize 2024


ENSEIGNANT À LA PARSONS SCHOOL OF DESIGN À NEW YORK, HEECHAN KIM A FONDÉ SON PROPRE STUDIO DE DESIGN. EN JUIN 2024, IL A RETENU L’ATTENTION DU JURY À L’OCCASION DU LOEWE FOUNDATION CRAFT PRIZE. 



En 2024, vous avez reçu une mention spéciale à l’occasion des Loewe Craft Prize pour votre œuvre sculpturale en bois. Comment l’avez-vous imaginée ?


Au départ, j’avais en tête une certaine idée de l'échelle, du nombre d'ouvertures et de la direction à suivre, mais sans en prédéterminer la forme. À partir d’un point, l’œuvre s’est développée intuitivement, de façon naturelle. Je l’ai conçue comme une porte vers un monde inconnu, dotée de plusieurs ouvertures. Un lieu où la tension entre extérieur et intérieur se manifeste, où les peurs se métamorphosent en curiosité et où des connexions se créent.





Concrètement, comment avez-vous travaillé le bois pour lui donner cette forme si singulière ?  


Le bois est un matériau vivant. Il respire, évolue avec son environnement, et selon l’orientation de ses fibres, il réagit différemment. Je commence par tremper les lames de bois dans l'eau puis, je les assouplis sous l’effet de la chaleur d’un fer à vapeur. C'est là que s'opère une véritable collaboration avec le matériau : il faut écouter le bois et le laisser se courber naturellement. Forcer le pli risque de le déformer ou de le casser. Une fois que j'ai cintré suffisamment de pièces, je les assemble à l'aide de fils de cuivre. Grâce à ses seules connexions mécaniques, ces morceaux de bois se développent et se déplacent comme un tout.


 

Quel regard portez-vous sur la création actuelle ?


En tant que créateur d'objets, je m’interroge souvent sur le sens de « l'acte de fabrication ».  Autrefois, les hommes entretenaient un lien très profond avec la nature, en touchant, manipulant et en luttant aussi parfois avec les matériaux. Avec les progrès technologiques, cette relation intime s’est progressivement estompée. Je suis convaincu que l’« acte de fabrication » peut nous aider à restaurer ce lien avec la nature, nous permettre d’appréhender le monde qui nous entoure d'une manière plus réfléchie dans cette époque où tout va si vite.


 

Quels sont vos matériaux de prédilection ?


J'adore le bois avec une préférence pour l'érable et le noyer, des essences de bois durs et modernes, typiques du territoire nord-américain, ainsi que le métal, que j’ai étudié à l’université de Séoul. C'est un matériau étonnant, à la fois solide et malléable. Le bois et le métal sont très différents et pourtant très complémentaires. Dans ma série de sculptures, par exemple, j’ai marié de fins fils de cuivre avec du bois de frêne, soulignant les qualités intrinsèques de chaque matériau.

 




Que vous réservent les prochains mois ?


Grâce à la reconnaissance de la Fondation Loewe, je vais poursuivre mes expérimentations d’œuvres sculpturales. En parallèle, je réalise du mobilier. Récemment, j'ai créé une série d’assises tissées inspirées du design scandinave contemporain. Je me suis basé sur des textiles et motifs existants que j’ai transposés selon les techniques traditionnelles de tissage.

 



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Rédaction © Juliette Sebille

Photos courtesy Heechan Kim

Photos 1, 2 & 3 © Yi Hsuan Lai

Photos 3 & 4 © Jacob Snavely

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